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Ateliers cinq épices

La grossophobie démystifiée

Avertissement : cet article pourrait comporter des sujets sensibles.


L’enfance et l’adolescence sont des périodes de découvertes, de curiosité et d’apprentissage. Les enfants sont de véritables éponges et intègrent tout ce qu’ils voient, entendent et comprennent autour d’eux. Une saine relation avec leur corps et la nourriture doit être établie dès la petite enfance. Il est donc primordial, en tant qu’adultes, que nous réalisions que certains comportements ou paroles peuvent avoir des effets néfastes importants sur cette relation au corps et à l’alimentation que les enfants pourraient développer.


Format de corps différents représenté par des fruits et légumes

Qu’est-ce que la grossophobie ?


La grossophobie est un terme qu’on entend de plus en plus. Plusieurs pensent qu’elle réfère à la peur des personnes grosses ou bien qu’il s’agît de faire la promotion de l’obésité, mais ce n’est pas le cas. La grossophobie fait plutôt référence à l’ensemble des attitudes et des comportements hostiles, voire méchants, en lien avec la discrimination des personnes grosses. 

Notez que c’est l'expression "personne grosse" qui a été utilisée, c’est la façon appropriée pour désigner une personne en surpoids et tend à vouloir s’éloigner de la connotation négative du terme "gros/grosse".

La grossophobie peut être vécue à tous les âges, même à l’enfance, par des moqueries, des blagues, des regards, etc. Ces comportements et paroles peuvent venir autant des enfants entre eux que des adultes envers les enfants.


Mais d’où vient la grossophobie ?

C’est l’une des nombreuses conséquences de la culture des diètes. Cette dernière est une industrie qui rapporte des milliers de dollars et fait référence à un système de croyances prédominant qui valorise la minceur en l’associant à la santé, tout en promouvant la perte de poids et la catégorisation des aliments (bons ou mauvais).


La culture des diètes joue un rôle très important au niveau de la stigmatisation des personnes grosses. Prenons par exemple les images avant/après que la culture des diètes met de l’avant. Dans la version "avant" de la personne, on la voit avec son surplus de poids, malheureuse, dépeignée, mal habillée et tout ce qui peut la rendre "laide". Alors que dans la version "après", cette même personne est rayonnante, belle, heureuse, coiffée, maquillée et elle inspire le bonheur et la santé. Le message que la culture des diètes veut nous faire passer est très clair : une personne mince est beaucoup plus belle, heureuse et gentille qu’une personne grosse. Ceci contribue énormément à renforcer les "standards de beauté" qui décrivent ce qui est considéré comme une belle personne.


Les standards esthétiques sont différents d’une culture à l’autre, mais règle générale, ils prônent la minceur chez la femme et la musculature chez l’homme. Il est important de sensibiliser les gens de tout âge, que chaque personne est unique et que l'important est d'être bien dans sa peau.


Comment reconnaitre la grossophobie ?


La grossophobie peut être très évidente comme :

  • Faire des commentaires et des insultes directement reliés au poids

  • Grimacer de dégoût à la vue d’une personne grosse

  • Faire des remarques sur ce que mange une personne grosse

  • Ne pas vouloir être vu ou associé à une personne grosse


La grossophobie peut toutefois être plus sournoise et difficile à identifier, en voici quelques exemples :

  • Penser qu’une personne serait plus belle si elle perdait du poids

  • Juger une personne grosse qui mange au restaurant

  • Féliciter une personne grosse au gym parce qu’elle "se prend en main"

  • Vouloir parler de régime alimentaire avec une personne grosse


Chez les enfants, la grossophobie s’observe souvent par des moqueries et des blagues entre eux. Cependant, bien que les enfants puissent être victimes de grossophobie de la part des autres enfants, ils peuvent également en subir venant des adultes autour d’eux. Voici quelques exemples :


  • Un membre de la famille qui passe un commentaire sur la prise de poids d’un enfant, d’adolescent ou même d’un bébé

  • Un membre du personnel de l’école qui suggère à un enfant de ne pas manger son dessert pour éviter de prendre du poids

  • Un adulte qui traite différemment un enfant parce qu’il a un surplus de poids


Quels sont les impacts de la grossophobie ?


Ils sont multiples, tout d’abord, le fait d’être victime de grossophobie, surtout pendant l’enfance, nuit énormément à l’estime de soi, à la confiance en soi et au leadership. Avec la grossophobie vient un sentiment de dévalorisation qui nuit au développement et peut également entrainer une relation problématique avec la nourriture, l’image corporelle et l’exercice physique.


La grossophobie est une forme d’intimidation et doit être dénoncée. Pour en apprendre davantage, nous vous invitons à lire l’article sur les trucs et astuces pour lutter contre la grossophobie.



Illustration : Houria Benbourek, Les Ateliers cinq épices


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